Les voiliers du nickel

Les voiliers du nickel

Ville de Dijon

Ville de Dijon

 

 

Ces informations sont extraites d’articles de la Revue Générale de la Marine Marchande, conservés par le centre de documentation du Musée Maritime de Rouen.

 

 

27 septembre 1900 :

Nouveau voilier démâté

 

Un télégramme de Montevideo a annoncé que le vapeur Amasis, de Hambourg, était arrivé à Montevideo le 14 septembre avec le trois-mâts barque de la Ville de Dijon à la remorque. Ce navire, de la Société des voiliers havrais, allait de Mueo (Nouvelle-Calédonie) à Swansea avec un chargement de minerai de nickel. Il a été rencontré complètement démâté le 14 août par 57° de latitude Sud et 95 ° de longitude Ouest et ramené de là à Montevideo. Le vapeur sauveteur réclame la moitié de la valeur du navire et de son chargement et a mis embargo sur le voilier français.

 

 

 

1er octobre 1900 :

Démâtage du Ville de Dijon : rectifications

 

A été démâté le 14 août, mais n’a été rencontré par le vapeur Amasis que le 14 septembre et à deux jours de Montevideo. Le remorquage n’a été effectué que sur un parcours de 330 milles, ce qui fait que l’indemnité de sauvetage sera moins forte qu’on aurait pu le croire d’après la première information publiée.

 

25 octobre 1900 :

Rapport du capitaine Bony de Ville de Dijon

 

Parti de Muéo le 6 juillet avec un chargement de 2700 tonnes de minerai de nickel, avec un franc bord supérieur de 22 centimètres à sa ligne de charge. C’est pendant un terrible coup de vent, le 11 août de 6 h à 7 h du soir que les 2 mâts de hune se sont successivement brisés, à environ 1 heure d’intervalle, en même temps que le beaupré était cassé au ras de la guibre. Le lendemain à 7 heures du soir, le mât d’artimon fut brisé dans un coup de roulis et tomba en entraînant la corne avec lui. La grand’vergue brisée fut rejetée hors du bord ainsi que les autres vergues et débris de mâture. Le malheureux navire se trouva pendant plusieurs jours dans une position très critique, dans les parages du cap Horn par des temps épouvantables et très froids. Il doubla le cap du 25 au 26 août par 57° de latitude sud et avec un temps relativement beau. Le 27, le voilier allemand Olive fut rencontré, mais on se borna à échanger quelques signaux avec lui, de même qu pour le trois-mâts français Général Neumayer rencontré le 11 septembre. Le 14, le vapeur allemand Amasis, auquel la Ville de Dijon avait fait un signal de détresse mettant son pavillon en berne, vint donner la remorque au navire français et le 16, à 9 h 10 du matin, les 2 navires mouillèrent sur rade de Montevideo, après un remorquage de 320 milles environ.

Les mâts de hune ont été cassés à la hauteur des huniers fixes, les cadènes ont résisté, mais les ridoirs sont en mauvais état. La voie d’eau ne pourra être trouvée que lorsque le navire sera en cale sèche.

Il est a remarqué que du 11 août au 14 septembre, la Ville de Dijon a parcouru 1 800 milles avec ses débris de voilure (misaine, grand’voile d’étai, foc d’artimon et petit foc servant d’artimon de cape) Le remorquage s’est effectué dans des conditions ordinaires, sans danger pour le remorqueur et sans travail exagéré. Ce n’est pas « un sauvetage » que l’Amasis a accompli, mais un simple remorquage, ce qui aura probablement pour conséquence de lui faire attribuer une somme beaucoup moins forte que celle réclamée par son capitaine.

 

 

7 février 1901 :

Ville de Dijon

 

On annonce de Liverpool que le remorqueur destiné à ramener de Montevideo à Swansea le 3 mâts barque Ville de Dijon, est arrivé le 27 janvier à Montevideo où se trouve ce navire français depuis le 14 septembre dernier. Le remorqueur est le Bluzer, de la Liverpool Steam Tug Cy, il jauge 283 tonneaux bruts et 6 tonneaux nets, et mesure 40 mètres 7,12 mètres de large. Il a été construit à Ayr en 1888 et sa machine compound développe environ 850 chevaux. La distance de Montevideo à Swansea est de 6 019 milles marins.

 

 

12 avril 1901 :

Remorquage du Ville de Dijon

 

Le remorqueur est arrivé à Swansea le 31 mars après être parti le 4 février de Montevideo. Ce remorquage de plus de 6 000 milles constitue un record. Le Blazer a fait du charbon en cours de route à Rio de Janeiro, Pernambouc, Las Palmas et Madères.

 



04/02/2009
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